Les dynamiques relationnelles entre acteurs sociaux

 Dans Nouvelles

David Castrillon – MSc en Gestion
Directeur général – Projet Collectif en Inclusion à Montréal (PCEIM)
Président – Réseau alternatif et communautaire des organismes (RACOR) en santé mentale de l’île de Montréal

Révise par Justine Israël

Outil élaboré par le PCEIM

Un outil pour la participation

Les organismes communautaires ont, entre autres rôles, celui de travailler sur la transformation sociale pour favoriser un système plus inclusif. Ce rôle joué au quotidien dans la communauté est aussi incarné par le travail de sensibilisation, de partage d’information et des visions du monde auprès des différents acteurs sociaux. Parmi ces acteurs à sensibiliser, les décideurs publics (élus fédéraux, provinciaux et municipaux) sont ceux ayant un poids significatif lorsqu’il est temps d’apporter des changements, dans le cadre démocratique. Ces acteurs, ainsi que les fonctionnaires municipaux, les administrateurs d’organismes, les dirigeants des différentes institutions gouvernementales, entre autres, jouent un rôle fondamental dans la transformation sociale, mais aussi dans la préservation des fondements de notre démocratie. Ce système politique dépend, entre autres éléments, de la possibilité et de la capacité des acteurs à discuter de ses fondements, de ses dynamiques de participation et de décision.

De par leur nature, les organismes communautaires représentent cette capacité et doivent donc composer constamment avec des questions sur leur démocratie, questions qui peuvent venir soit de sources internes à chaque organisme, soit du secteur (autres organismes, regroupements, tables de concertation, etc., qui s’accompagnent mutuellement). Ainsi, lorsque leur fonctionnement démocratique se voit déstabilisé, les organismes doivent observer les dynamiques relationnelles ou d’interaction qui les guident.

Ces réflexions sur les dynamiques relationnelles peuvent aider non seulement la prise de décision des organismes, mais également la prise de décision des élus et d’autres acteurs sociaux qui visent l’amélioration de conditions de vie des personnes. C’est dans cet esprit qu’on partage le graphique ci-haut. Il s’agit d’un outil qui cherche à alimenter la compréhension des dynamiques relationnelles entre acteurs et la prise de décision quant aux dynamiques relationnelles souhaitées. L’outil cherche à rendre explicite les types d’échanges qui sont en jeu et qui déterminent la place occupée par chacun.

 

Le graphique des dynamiques relationnelles

Lecture

Le graphique est composé de deux axes. L’axe Y indique la tendance à s’occuper de ses propres intérêts. L’axe X indique la tendance à s’occuper des intérêts de l’autre partie. Pour donner un exemple de lecture, on va trouver que lorsqu’un tend à s’occuper de ses propres intérêts en ignorant les intérêts de l’autre partie on produit une dynamique de domination, laquelle est caractérisée par l’imposition, la force, la menace, etc.

Utilisation

Le graphique peut être employé dans une pluralité de contextes : dans un comité intersectoriel, dans le démarrage d’un comité de quartier, lors d’un processus d’octroi de subventions, dans une table de quartier, etc. Il nous semble qu’il permet d’orienter le futur d’un comité ou d’un groupe ayant un projet ou des problèmes à résoudre. Il peut aussi servir à l’évaluation sur le mode de fonctionnement d’un comité.

Chaque dynamique peut être l’objet d’une discussion plus approfondie. Par exemple, dans la dynamique de concurrence, on observe que le type d’action privilégiée est l’action stratégique : il s’agit d’un type d’action qui reconnait l’autre partie comme étant un concurrent, et la trame de lecture utilisée est celle de gagner. Ainsi, on va minimiser les arguments et faits qui vont à l’encontre du but, tout en exagérant les arguments et faits favorables. On fera le contraire avec ceux de l’autre partie.

Le graphique est une expression d’une dynamique d’apprentissage, dans la mesure où il peut aider à rendre explicite les objectifs des acteurs en place. Dans notre objectif de transformation sociale, il nous semble qu’il s’agit d’un pas dans la bonne direction.


Le Projet collectif en inclusion (PCEIM) est un organisme soutenu par Centraide du Grand Montréal

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Comments
  • Yannick
    Répondre

    Bonjour!

    Je suis tombé par hasard sur ce graphique. Je dois dire que je suis perplexe en lisant « Pour donner un exemple de lecture, on va trouver que lorsqu’un tend à s’occuper de ses propres besoins en ignorant les besoins de l’autre partie on produit une dynamique de domination, laquelle est caractérisée par l’imposition, la force, la menace, etc »…

    Le rôle de chacun en relation (professionnelle ou personnelle (amicale, familiale, amoureuse) est de s’occuper de ses propres besoins d’abord et avant tout. Cela sous tend le concept de responsabilité en relation. Il appartient à l’autre d’être également responsable de son propre bien-être en faisant des demandes claires en relation en fonction de ses besoins de base. L’attente de l’autre et l’espoir que ce dernier devine quels sont nos besoins est irresponsable.

    De s’occuper de ses besoins en toute bienveillance sans attentes auprès des autres ne tends pas vers la domination ou la menace mais plutôt vers la liberté fondamentale de chacun. Si une partie se sens lésée il n’appartient qu’à elle de s’occuper de son besoin de liberté et de sécurité en établissant une limite claire ou en émettant son besoin tout aussi clairement. De manière ultime une personne qui se laisse dominer est elle même responsable de son sort et entretient son rôle de victime car il ne suffit que de se retirer de la relation pour rétablir le rapport de force.

    Bien entendu la nuance est à prendre dans mon propos comme elle est de mise dans le vôtre.

    It is food for thoughts anyway…

    Bonne journée!

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